Echappées vers les coteaux du Grand Morin

Article mis à jour le 27 avril 2021

Cette fois-ci, nous avons pris nos quatre fers pour nous rendre à Crécy-la-Chapelle. Vous me direz sûrement « Mais qu’est-ce qu’ils ont bien pu faire à Crécy-la-Chapelle? ». Bien évidemment, on a fait une randonnée comme à l’accoutumée. Pourquoi, nous avons choisi Crécy-la-Chapelle? Et pourquoi pas? En vrai, l’argument de taille est que l’on se trouve, grand maximum, à trente minutes en voiture et que l’on cherchait où errer. Avoisinant Voulangis et Villiers-sur-Morin que nous traverserons également, elle apparaît comme une aubaine pour nous. Je ne sais pas où vous résidez, mais vous auriez tort de passer à côté de cette ville sans la visiter, car hormis le côté nature, elle a un vrai attrait historique à connaître.

Surnommée la Venise Briarde, cette ville de la Seine-et-Marne a tout pour plaire par ses balades au cœur de la verdure, mais surtout, ses sentiers aux abords de cours d’eau. En effet, implantée sur la rivière du Grand Morin, longue de 120 kilomètres, elle suscite l’intérêt par une avalanche de ponts fleuris et de points d’eau sympathiques à explorer. Bien évidemment, il n’y a pas que nous qu’elle a divertit par sa beauté. Eh oui, beaucoup de peintres y ont trouvé refuge pour son côté bucolique. C’est d’ailleurs ainsi qu’est né la Vallée des Peintres. Tours, moulins, lavoirs et ponts fleuris, le décor est antique et nous ramène dans un autre espace temporel, le temps de la découverte. Mais en vrai, ce décor a été le lieu d’inspiration de beaucoup de peintres connus comme Alexandre Altmann, Jean Baptiste Camille Corot, Amédée Servin ou encore Vincent Van Gogh. Néanmoins, il faut le reconnaître, cette ville ne se limite pas uniquement à son côté artistique, c’est aussi le lieu de rencontres sportives. Si l’idée de marcher douze kilomètres (c’est la longueur de la randonnée) ne vous enchante pas, vous avez toujours la possibilité d’enfiler votre maillot et faire du canoë-kayak. La beauté des lieux à découvrir y sera semblable. Pour ma part, la balade s’est faite à pied, bien que nous nous sommes promis de revenir faire le canoë-kayak une prochaine fois.

LA RANDONNÉE DES COTEAUX DU MORIN

Nous avons commencé notre visite en partant de la gare. Comme je vous le précisais, nous sommes dans la Vallée de Peintres mais je suis sûre que vous vous demandez : la Vallée des Peintres, c’est quoi? La ville a définit les lieux qui ont fait émanés de nos chers peintres, un art surdimensionné. En totalité, ce sont 25 chevalets qui ont été semés un peu partout et qui offrent un parcours hors du commun sur les traces de plus de 35 artistes répertoriés. Nous avons suivi ces chevalets pour dénicher les points qui ont sensibilisé ces peintres. C’est l’une des manières de comparer leurs œuvres avec le paysage actuel.

L’EMBARCADERE

En longeant la rue du Bon Accueil, nous sommes arrivés sur une multitude de petites maisonnettes avec leurs passerelles individuelles. Ce sont en réalité, des lavoirs d’antan sur l’un des bras de la rivière. C’est ici que l’on comprend le surnom de Venise. Le charme opère instantanément. Ces maisons sont alignées sur le fleuve vous donne déjà un bel aperçu de la beauté de cette randonnée. Georges Pacouil, y a fait une représentation très similaire à son aspect réel. Cette allée débouche sur l’Embarcadère, un des lieux typiques des canotiers de 1920. En effet, c’est le lieu par excellence où le tourisme de Grand Morin a débuté. À cette époque, le « Canotage » est un loisir qui se développe à l’embouchure du fleuve. C’est pour cela que le peintre André Dunoyer de Segonzac immortalisera l’effervescence du site par sa représentation « Les Canotiers sur la Morin ». De nos jours, c’est un bon endroit pour flâner et pique-niquer, une halte verdâtre où l’on peut respirer à pleins poumons.

Les Canotiers sur la Morin

LA PRÉ-MANCHE ET LE MOULIN DU SAINT-MARTIN

Notre but ultime est de suivre le cours d’eau du Grand Morin. Après quelles broussailles, un ponton bravé, et des plaines où le printemps laisse ses marques, vous arriverez directement dans la pré-manche. Je peux le dire sans tabou, ici, le nom de « Vallée des Peintres » prend son sens. Vous pourrez contempler la vallée qui vous fait face. On y retrouve les plaines marquées par les saules, l’agriculture et le pâturage avec la prédominance de la Collégiale, cette fameuse église de Notre-Dame de l’Assomption. Camille Corot aimait se perdre en ces terres pour la lumière qui domine. Il en fera d’ailleurs une belle représentation par le tableau « Le Chemin de Crécy en Brie »Alexandre Altmann a pour moi, la meilleure représentation de la plaine par son œuvre « Paysage ». En dépassant la plaine, vous arriverez directement sur le moulin de Saint-Martin. C’est le point de chute pour les sportifs, car la base de loisirs pour le canoë-kayak prend son envol devant ce bâtiment historique. Le moulin, qui actuellement devenu une bâtisse pour chambres d’hôtes, était autrefois très prisé. Vous vous ne lasserez pas de ce décor romantique, de la balade des petits canards à la chute d’eau en contrebas. Il est totalement impossible d’être indifférent.

LE PONT DAM’GILLES ET LE CHEMIN DE RONDE 

Si vous arrivez à ce stade, vous aurez déjà vu beaucoup de verdure, c’est vrai! Je vous rassure, Crécy-la-Chapelle a encore beaucoup à offrir. Pour s’en rendre compte, il faut entrer dans le cœur de la ville. Il faut savoir que Crécy-la-Chapelle était une ville qui se développa avec l’activité de tannerie, producteurs de cuir et des lavandières. Il y avait plus de cent lavoirs dans la ville et pas moins de cinq moulins. Quelques lieux insolites sont à ne pas manquer: Vous passerez forcément par le pont Dam’Gilles, source d’inspiration avec son pont fleuri et sa barque au loin.  Vous arriverez sur la maison du peintre Camille Corot où il a vécu quelques années et le Chemin de Ronde qui date du 12ème siècle. Laissez-vous séduire par son passage qui vous donne une vision des habitations d’avant car la ville a conservé son aspect médiéval. Si vous déambulez au centre, prenez le temps d’arpenter les petites ruelles qui vous laisseront apprécier la rivière et ses moulins qui engorgent la ville.

ET UN PEU PLUS LOIN

Un champ de maïs et quelques maisons perchées plus tard, nous avons poursuivi à Villiers-sur-Morin. Eh oui, la randonnée fait trois heures bien ardues, mais revigore! On a profité de la solitude du coin, des champs déserts, du ciel brumeux pour atterrir au Lavoir de Retz. Il y a ici un ruisseau qui traverse les terres. Il a été nommé d’après le cardinal de Retz, Paul Gondi. Retz signifie « eaux jaillissantes ». C’était peut-être le cas avant, mais de nos jours, il ne reste que les vestiges du lavoir. Vous continuerez sur le haut de la Grande Rue marquée par l’influence du peintre Georges Rault qui a résidé dans la région et soulignera le dur labeur des maçons pendant l’entre-deux-guerres, ou encore par Georges Pellerier par des représentations du calme de la rue. Pour le calme, il faut croire qu’il avait raison, nous n’y avons pas croisé grand monde. La balade se finira devant l’ancienne auberge et sa célèbre place connue pour être à l’origine du Cercle Artistique, le lieu de réunion de plusieurs peintres renommés. L’investigateur de ce cercle est Amédée Servin en 1860. Ce cercle existe encore de nos jours et siège au cœur de la Mairie.

Haut de la Grande Rue de Georges Rault

J’espère que ce camaïeu de vert vous plaira. C’est ici, nous nous sommes arrêtés. Comme quoi, on peut faire de belles balades en Seine et Marne…

 

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2 réflexions sur “Echappées vers les coteaux du Grand Morin

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