Un Tour du Monde? Pas besoin! Il suffit d’aller à Toronto

Vous saviez que Toronto a une signification qui lui ressemble? En algonquin (langue de l’Ontario), il signifie « Lieu de rencontre ». On ne pouvait pas mieux trouver pour définir cette ville immense. Eh oui, Toronto a cette faculté de vous permettre de voyager à chaque coin du monde en parcourant ses rues. C’est vraiment ce qui fait son charme. Ici, il n’y a pas qu’une seule culture à laquelle tout le monde se rattache, mais plutôt, une pluralité, une dynamique et surtout un rassemblement de plusieurs coutumes qui fondent une seule et même nation. Je dois le dire, Toronto est pour moi cosmopolite, elle s’accommode réellement de toutes les mœurs de divers pays. À certains endroits, on se croirait en Grèce, en Italie, en Corée, et même dans les Caraïbes. Oui, je suis sûre de ce que je vous raconte! Il n’y a pas de clivages entre ces rues ou entre les personnes d’origines différentes, je vous rassure, mais l’on retrouve une forte volonté de perpétuer les traditions de chaque communauté. Hormis cet aspect socioculturel, c’est un plaisir pour nous touristes, de parcourir ces quartiers parfois colorés et d’y retrouver l’essence d’un pays.

Alors quels sont ces pays que vous reconnaîtrez? Prêts à parcourir le monde?

BIENVENUE DANS LA CARAÏBE

La Caraïbe est définitivement ancrée dans les coutumes de Toronto. Il existe une vraie émergence du monde de l’afro, que ce soit par la coiffure, par la cuisine cajun que par les trouvailles que vous pouvez faire sur votre chemin. Quel plaisir de retrouver des habitudes de chez moi en plein Toronto. Ne serait-ce qu’en allant au Danforth Market, on y retrouve tous les produits et légumes de chez nous. Si la cuisine caribéenne vous tente, vous êtes au bon endroit pour faire des emplettes : fruit à pain, dachine, igname, banane jaune et j’en passe. Tous les pré-requis pour nous ramener à nos plats d’enfance sont là. Mais si vous souhaitez réellement découvrir un quartier qui s’imprègne de la culture afro, il faut vous rendre à Little Jamaïca.

LITTLE JAMAÏCA

Little Jamaïca se trouve dans le quartier de Eglington West District entre Oakwood Avenue et Allen Road. Oui, vous avez atterri en Jamaïque, un petit état insulaire de la Caraïbe dont le nom signifie « Terre de bois et d’eau ». Vous la connaissez peut-être ou avez entendu parler d’elle grâce à ses lagons bleus et ses montagnes à pertes de vue? Elle est le lieu par excellence connue pour sa musique, la culture du Reggae et du Dancehall, pour son mouvement rastafari socioculturel fort important rattaché à Hailé Sélassié empereur d’Ethiopie (Jah), pour son côté sportif avec une multitude de champions olympiques, mais aussi connue pour ses tribulations et sa pauvreté. Il ne faut pas oublier que la Jamaïque a un long passé lié à nos ancêtres africains, et cela a laissé des marques et des coutumes. Mais je m’égare ! Je me dois de vous dire que vous ne verrez pas les lagons bleus dans ces rues, mais vous retrouverez une forte ethnicité caribéenne. Je me devais de venir ici, ne serait-ce que pour voir l’authenticité de ce quartier, étant fan de reggae et de dancehall, et je n’ai pas eu tord une seule seconde. Il faut savoir que ce sont plus de cent mille Jamaïcains qui ont immigrés au Canada entre les années 70 et 80. C’est d’ailleurs en ces lieux que se trouve la plus large communauté expatriée jamaïcaine dans le monde. Beaucoup d’artistes de reggae ont d’ailleurs foulé le sol de Toronto, et cela se note par l’ouverture de divers magasins de disques de reggae et de studios. Johhny Osbourne, Jackie Mittoo, ou encore Ernie Smith sont venus enregistrer leur tube ici même pendant cette période. N’hésitez pas à vous balader à Reggae Lane, vous ferez un retour en arrière. Barber shop, studios de musique, labels ou tailleurs, vous verrez l’esprit d’une communauté qui n’a guère changée depuis les années 70 où prône le Black Owned Business. Aussi, pensez à ouvrir les yeux, le street art est partout.

La beauté de ce street art, on en parle?

VIBRER AU RYTHME DE L’ASIE

On s’envole sur le continent asiatique pour faire des trouvailles hors du commun. On peut traverser tellement de contrées à Toronto, à commencer par l’Inde. Il vous suffit de vous rendre à Little India encore appelé Gerrard India Bazaar pour vous rendre compte que le bollywood s’est emparé des rues. On y trouve le plus grand marché sud-asiatique de l’Amérique du Nord. Vous pouvez aussi aller à Little Tibet pour profiter de la cuisine traditionnelle comme les nouilles thenthuk ou encore les momos. Néanmoins, l’on va se concentrer sur deux autres quartiers d’une importance ultime.

KOREATOWN

Bienvenue en Corée ! Koreantown s’étend entre le Christie Pits Park, le long de la rue Bloor Street West jusqu’à la rue Markham Street. C’est définitivement le quartier où il faut mettre les pieds si vous souhaitez vous remplir la panse. C’est apparemment, le lieu par excellence pour cela. Vous voulez retrouver l’âme du Séoul? C’est simple, il vous suffit de goûter le galbi qui est du boeuf mariné avec du soja, ou le bibimbap qui est un mélange de riz, viandes sautées et de légumes, ou encore les hodu-gwaja, ces mini cakes aux noix. Koreantown, c’est aussi l’endroit des gaufres. Ils ont des drôles de cafés comme Poop Café qui en propose des délicieuses.

CHINATOWN

Comme à peu près partout dans le monde, il existe également un quartier chinois à Toronto. Celui de Toronto est tout de même assez grand, je trouve. Effectivement, c’est le plus grand d’Amérique du Nord. Des canards laqués en vitrine, des restaurants avec néon, des écrits en langue chinoise vont arborer la rue et de ce fait, vous reconnaîtrez tout de suite le lieu. Il regroupe des commerces de toute sorte entre Dundas Street West et Spadina Avenue. Vous pourrez peut-être découvrir le marché nocturne de Chinatown, ou si vous êtes là pendant les événements culturels, découvrir le Nouvel An Chinois, le défilé de Dragon dans les rues, ou encore le Toronto Chinatown Festival. À  vous de voir !

UN PETIT BOUT D’EUROPE

Si vous êtes arrivés jusqu’ici, vous êtes censé comprendre pourquoi Toronto est cosmopolite. On peut être à tant d’endroits à la fois. Nous quittons l’Asie et les Caraïbes, et nous nous apprêtons à poser les pieds en Europe. Que ce soit pour récupérer des pasteis de nata, la fameuse pâtisserie portuguaise à Little Portugal ou des souvlakis à Greek Town, vous ne pourrez le nier, ces rues sont culinairement folles. Pour ma part, j’ai erré à Little Italy.

LITTLE ITALY

Honnêtement, ce n’est pas l’endroit que j’ai le plus aimé car il est minimaliste. Je m’attendais à un plus grand espace dédié à l’Italie, mais l’on retrouve les classiques : des restaurants italiens, des vendeurs de gelato (mais en Octobre, il faut oser), le cinéma Royal Cinema avec des courts-métrages italiens. Un intemporel dans le coin sera Café Diplomatico pour ses pastas et ses délicieuses pizzas.

LES AMÉRIQUES ET LEURS HÉRITAGES

Vous verrez, à Toronto, il y a beaucoup de places qui nous rappellent le pays voisin, les États-Unis. Je pense que d’une certaine façon, leur culture est présente à Toronto.

HIPPIE STYLE A KENSINGTON MARKET

On a tendance à l’oublier, mais le style hippie à pris naissance aux États-Unis en 1960. C’est un courant qui est devenu populaire et qui a modifié les mœurs de plusieurs communautés, où prônait la liberté, des rapports humains plus simples et l’abandon du matérialisme et du consumérisme. Eh bien, figurez-vous, que nous retrouvons un quartier totalement hippie à Toronto, il suffit de vous rendre à Kensington Market. Voilà un style totalement hors du temps toujours animé. Street arts totalement décalés, friperies à gogo, du vintage dans l’air, vendeurs de cannabis (c’est légal là-bas), de piercing, dans ces rues, il y a de l’effervescence. Vous y verrez peut-être un tournage sur place. C’est le quartier le plus photographié par les touristes. Le street art est présent dans toutes les rues. Vous y retrouverez la fameuse voiture où un jardin ambulant en sort. Elle est taguée en fonction des saisons et au gré des envies.

GRAFFITI ALLEY

On est déjà sur le chemin du street art en sortant de Kensington Market, autant continuer. Les États-Unis ont été précurseurs pour la création du street art en 1960. Cet art contemporain consiste à exprimer sur les murs par des dessins ou des graffitis, une revendication, un thème, un problème dans nos  mœurs, l’actualité décadente ou simplement un beau dessin. On peut l’interpréter comme l’on veut. Graffiti Alley est une place surprenante à Toronto. C’est une place livrée aux artistes de tout genre sur plus d’un kilomètre. Imaginez-vous, un kilomètre de long de street art qui couvre tous les bâtiments, toutes les façades. Elle se trouve entre Spadina Avenue et Richmond St W. Je n’ai nullement besoin de vous préciser qu’il vous faut un appareil photo. On en prends littéralement plein les yeux. J’ai retrouvé des sujets d’actualité comme Georges Flyod et le Black Lives Matter, ou encore Breonna Taylor qui m’ont touchée.

Mon conseil : Y aller est une chose, mais toutefois, n’y aller pas seul comme moi. C’est tout de même dans une rue assez « street » (pour ne pas dire bizarre et glauque). Honnêtement, je ne me suis pas sentie en sécurité. Je suivais sans scrupule les deux filles devant moi, pour ne pas me retrouver seule ou mal accompagnée à un coin de rue. Je ne vous déconseille pas la balade, mais je vous aurais prévenue. Je n’ai pas fait long feu là-bas. On n’en parle pas dans les guides, mais pour moi, la sécurité, c’est important. Je pense que j’aurais été avec mes proches, si j’avais su !

Breonna Taylor, l’ambulancière tuée par balle par des agents de police

Les deux filles que j’ai suivi (pas comme un stalker, juste par sécurité)

Elles sont toujours, je les remercies d’ailleurs !

Georges Floyds : I can’t Breathe, tué par un policier qui lui comprima la gorge jusqu’à l’étouffer !

LE TIMES SQUARE DE TORONTO

Je vous en ai déjà parlé dans l’article Rendez-vous sur Yonge Dundas Square. Voici le petit Times Square de Toronto avec tous ses sports publicitaires. Un joli clin d’œil à New York. 

GOODERHAM BUILDING OU FLATIRON BUILDING

Voici une oeuvre historique que l’on doit à David Roberts. Il l’a construite en l’honneur de Georges Gooderham, le président de Gooderham and Worts qui représente la plus grande distillerie au Canada. C’est un bâtiment emblématique fait avec des briques rouges, en forme triangulaire au même titre que celui des Etats-Unis appelé également Flatiron Building. Vous pouvez le voir du parc Berczy avec son street art trompe-l’oeil à l’arrière. Un bâtiment historique avec en fond de toile, la CN Tower.

Vous l’avez vu, nous avons traversé les nations tout au coeur de Toronto. Quand je vous dis que Toronto est cosmopolite, vous me croyez?!

Trotteusement vôtre,

Cindy

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2 réflexions sur “Un Tour du Monde? Pas besoin! Il suffit d’aller à Toronto

  1. Bonjour Cindy,

    Encore merci pour ce partage de culture. Toronto est magnifique, moi qui n’y est jamais mis les pieds. Ce mélange de couleurs sur les photos est sublime :).

    1. Hello Yannick,

      Merci pour ton commentaire. J’espère que tu auras l’occasion un jour de découvrir cette ville.

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