Le Musée National de l’Azulejo à Lisbonne

Les azulejos sont ces carreaux de faïence qui ornent souvent les façades de maisons au Portugal. Les motifs peuvent avoir des formes géométriques, peuvent prendre la forme d’une personne, ou peuvent être de l’art totalement abstrait. Ils apportent cette touche de couleurs au sein de la ville, c’est indéniable. J’ai été fasciné par les azulejos. Cet art mural a donc piqué ma curiosité. J’ai voulu en savoir plus sur la création de ces derniers. Nous nous sommes donc rendus au Musée National de l’Azulejo. Le musée présente l’évolution de la dimension de l’azulejo durant toute la période du XVᵉ siècle à nos jours.

Il est inscrit dans le patrimoine de Lisbonne. Celui-ci se trouve à la rue Da Madre de Deus. Le musée est ouvert du Mardi au Dimanche de 10h à 18h. Le billet d’entrée coûte cinq euros, mais avec la Lisboa Card, nous avons eu la gratuité. Aussi, pour les personnes résidentes au Portugal, l’accès est gratuit le dimanche et les jours fériés de 10 à 14h. Cet établissement est sur deux étages, un vrai petit labyrinthe de découvertes qui est composée d’une collection de plus de 10 000 pièces.

LA CRÉATION DE L’AZULEJO ET SON EXPANSION

Le carrelage émaillé est utilisé depuis le XIIIᵉ siècle. L’apparition des premiers azulejos a été constatée au XVᵉ siècle à Séville. De l’Andalousie, ils se sont répandus dans tout le Portugal. C’est un art rapporté par la nation italienne. Le premier a en peindre est le fameux Francesco Niculoso, un potier venant de Pise. Il a d’ailleurs contribué à l’embellissement de la Chapelle de l’Alcazar de Séville.

Au début, ce sont des pavés utilisés sous forme de mosaïque. Cela laisse place à des formes géométriques. Ces derniers sont inspirés par l’art hollandais, qui lui-même, calque l’art chinois, très à la mode en cette période. Par conséquent, les azulejos apparaissent en blanc et bleu. Ce bleu intense est le résultat de l’utilisation du cobalt. Vers la moitié du XVᵉ siècle, les motifs évoluent quelque peu, les losanges sont introduits importés par la Valence.

Comment est constitué le style de ces azulejos?

Deux techniques ancestrales sont mises en place:

  1. Alicatado, Carrelé : L’argile cuite est recouverte de glaçure de couleur uniforme. Elle est cuite dans des fours en céramique à une température comprise entre 960 et 1100 degrés Celsius afin d’obtenir des carreaux ou des azulejos d’une seule couleur. Des formes géométriques sont dessinées sur ces carreaux lisses et émaillés, qui sont ensuite coupés avec une pince. Le carreau prend forme, car par la suite, l’on peut  y ajouter de la couleur.
  2. Cuerda-Seca, Corde sèche : Le motif est dessiné sur de la terre cuite avec un mélange d’huile de lin et d’oxyde de manganèse pour empêcher le mélange des différentes couleurs des carreaux. Ces couleurs sont appliquées entre les lignes noires qui s’évaporent à des températures de cuisson élevées, ne laissant que des traces sombres de la Cuerda-Seca.
A gauche, le modèle Alicatado et à droite, Cuerda-Seca

Un peu plus tard, l’on en vient à une décoration plus développée de ces faïences. Cela consiste à l’aide d’un pochoir de dessiner des motifs qui seront méticuleusement agrémentés de couleurs. Le motif est calqué sur le carreau d’argile.

LA PROGRESSION DANS LE TEMPS

L’avancée de ces azulejos est flagrante. L’on passe de l’art baroque, de la Renaissance, au style moderne.

La visite commence au XVᵉ siècle avec la création des azulejos. En poursuivant votre visite dans le musée, vous découvrirez la première production de Lisbonne datant de la deuxième moitié du XVIᵉ siècle, le Retable de Notre Dame de la Vie.

Le Retable de Notre Dame de la Vie

Au XVIIᵉ siècle, des panneaux d’azulejos comme celui ci-dessous sont commandés dans plusieurs églises afin de les enjolivées, elles servent de revêtement intérieur. D’ailleurs plusieurs représentations de saints ou de Jésus ornent les murs. Ils sont d’autant plus marquée au sein de la Grande Chapelle.

La Grande Chapelle

Le Haut Cœur

Ce n’est qu’à partir du XIXᵉ siècle que les azulejos commencent à être réalisés en relief et sont produits en série à travers le Portugal pour les façades urbaines. Au XXᵉ siècle, l’on parle de l’art nouveau avec des œuvres arborant la contemporanéité.

C’est en réalité une très belle visite remplie de charme et d’histoire que je vous conseille vivement !

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