Le Village des Maasaïs, une expérience inoubliable

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Rencontrer les maasaïs fut une expérience incroyable et humainement enrichissante. C’était une étape qui n’était pas prévue dans mon voyage, mais je suis vraiment réellement contente que nous ayons pris le temps et l’initiative de le faire. Je voulais vraiment connaître leur mode de vie, leur culture, il était donc impensable que nous les manquions. 

En vrai, nous n’étions pas loin de leur territoire. Souvenez-vous, nous avions été au parc Amboseli, non loin de la porte Kimana. Entre le parc et l’hôtel Sentrim Amboseli Lodge, vous avez un village maasaï. La visite de celui a été organisée par notre chauffeur Ferdinand. L’entrée a un coût de 2000 shilling kényans, soit environ 20 euros. Nous avons passé deux heures en leur compagnie.

CÉRÉMONIES ET PARTAGE

Nous avons été accueillis par une cérémonie d’entrée, la traditionnelle danse où les maasaïs chantent et sautent les pieds joints le plus haut possible. Le mythique « Sopa » où vous devez répondre « Ipa » (bienvenue et respectivement merci, en « langue maasaï ») résonnait à tout bout de champ. Nous avons même été invités à nous joindre à la danse. J’ai donc rencontré Estelle. Oui, ils ont des prénoms « très européens », ce qui m’a marquée, mais il ne faut pas oublier que le territoire a longtemps été occupé par les Anglais, d’où leurs coutumes et traditions anglophones. Elle m’a pris la main, donné des bijoux, pour prendre part à l’initiation. Ce fut un moment indescriptible. Après un instant de prière, afin de nous souhaiter la bienvenue, nous avons pu entrer dans leur village. Nous avons pu pénétrer dans les habitations, poser des questions et comprendre leurs traditions. Les photos étaient autorisées. C’est une mention que je précise, car, généralement, les maasaïs n’aiment pas être pris en photo. De ce que nous expliquait le fils du chef, Daniel, cela est dû à leur tradition. Pour eux, prendre en photo quelqu’un est similaire à capturer son âme d’où l’importance de demander à la personne si elle veut être prise en photo. 

Après une visite introspective du village, nous avons été au contact des différentes familles afin d’acheter des bijoux, des sujets ce qui permet d’aider ces dernières financièrement et d’avoir par ce biais, quelques souvenirs. 

MODE DE VIE

Le Kenya affiche une diversité ethnique. Les ethnies se forment en fonction du lieu de résidence, des convictions du groupe ainsi que de la religion. J’ai, pour ma part connu des Akamba, des Meru, et des Kiyukus. Les Maasaïs représentent, en vrai, une ethnie parmi tant d’autres. C’est incontestablement celle la plus connue au-delà des frontières africaines. Alors comment vivent-ils ? 

Il existe plus de 69 villages soit plus de 17572 maasaïs au Kenya. Tous ces villages réunis ont une connivence forte. Trois personnes ont une position importante dans ces tribus: le chef, le médecin et la sage-femme. Le chef a pour mission de diriger et veiller à la cohésion entre tous. Il est aidé de ses fils, en âge mur, pour faire respecter les règles. Nous avons d’ailleurs, rencontré Daniel, le fils du chef maasaï. Nous avons aussi rencontré le médecin, Paul, qui soigne les douleurs et les maux du quotidien à l’aide de plantes à vertus médicinales. Le savoir qui permet de guérir est transmis de génération en génération. Les maasaïs ne vont d’ailleurs à l’hôpital que si une intervention est nécessaire. La seule particularité de sa fonction réside dans le fait que l’accouchement est une opération pratiquée par la sage-femme. D’ailleurs, afin de ne pas heurter les mœurs, seule la sage-femme est habilitée à s’occuper des femmes enceintes et de leur suivi.  

Nous avons donc sillonné à travers le village pour découvrir leur maison. Le village est en forme de cercle et entouré du fameux « arbre à fièvre » qui contient des épines pour repousser les prédateurs. Il ne faut pas oublier que les maasaïs se situent en pleine savane et qu’ils ne sont pas à l’abri de l’attaque d’un lion. Les maisons sont construites avec des branches d’Acacia et de la bouse de vache séchée afin de consolider les murs. Elles sont refaites tous les trois ans. Les maisons sont généralement petites. Elles sont composées d’une pièce principale et deux chambres. Un foyer est prévu pour le feu au centre de la maison. Les lits sont faits avec de la peau de vache. Vous êtes invités à entrer dans la maison que si vous voyez un « Rungu », un morceau de bois posé sur le toit de la maison. Au centre du village, vous aurez le bétail qu’ils élèvent. Les maasaïs sont par définition des éleveurs nés. Ils font l’élevage de bovins et de chèvres. Ils parcourent des kilomètres pour emmener le bétail brouté de l’herbe fraîche et veiller à aucune attaque. Ce sont généralement des enfants qui accompagnent ce bétail. 

Le fameux Rungu qui est aussi un symbole de paix et d’amitié…
… posé sur le toit

Le lit des parents avec la peau de vache
Daniel à gauche, Paul au milieu avec leur ami

COUTUMES ET TRADITIONS

Ils ont des coutumes hors du commun qui représentent leur originalité. À partir de l’âge adulte, les maasaïs sont généralement vêtus de la tunique bleue ou rouge traditionnelle et coupent leurs cheveux en signe de maturité. Les femmes et les hommes gardent leurs cheveux jusqu’à l’âge de 18 ans. Après, ils obtiennent le statut de senior et le font savoir par la coupe. Ils retirent généralement deux dents de la mâchoire inférieure afin que les médicaments puissent leur être administrer directement en cas de maladie. Ils se nourrissent de sang des animaux, de leur lait, et de plantes ainsi que de racines. Il n’est pas coutume, dans leur communauté, de manger les vaches qu’ils élèvent. Elles servent à la dot pour le mariage. C’est donc un moyen de marchander.

Entre eux, vous distinguerez deux communautés de maasaïs, ceux du Kenya et ceux de la Tanzanie. Comment les distinguent-ont ? Ils ont des traits sur leurs visages et leurs bras. En effet, en fonction de leur appartenance, à l’âge de trois, ils sont marqués au fer sur les joues. Un symbole en forme de rond pour les maasaïs du Kenya et trois traits pour ceux de la Tanzanie. Auparavant, les deux communautés ne pouvaient vivre ensemble d’où la nécessité de distinction. De nos jours, ils vivent ensemble et peuvent être dans les deux camps grâce au mariage et à la descendance.

Le fils du chef maasaï, Daniel

La femme a une place prépondérante dans leur communauté. En effet, c’est elle qui construit la maison, s’occupe de l’éducation des enfants et du repas. Les hommes ont donc un profond respect pour elles. Eux, ils veillent à la sécurité du village. 

Les hommes sont polygames. Un homme peut avoir plusieurs femmes qui vivent, d’ailleurs, côte à côte avec leurs enfants respectifs et s’entraident entre elles. Il doit quitter le village pour se marier, car son village est considéré comme sa propre famille. Il doit alors chercher une femme dans un autre village, puis, la ramenée chez les siens. Les enfants s’occupent des animaux et vont à l’école mixte. 

UN SENTIMENT INDESCRIPTIBLE

Cette rencontre reste hors du commun. Je n’ai pas de mots pour la définir. Je vous conseille vivement d’aller les voir, d’apprendre et écouter tout ce qu’ils ont a vous offrir. C’est dans ces moments que vous prenez conscience que le bonheur est lié à une conception que nous avons. Ils sont heureux même dans la pauvreté, loin de tout, de la surconsommation que nous connaissons. Je n’oublierai jamais ces enfants qui vous prennent la main, jouent avec vous, les sourires. Ces moments de pure harmonie sont gravés en moi. 

 

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